En 1965 , Jean Bedel Bokassa fait un coup d’état et renverse
le pouvoir . Il s’autoproclame
Empereur , Jean Bedel Bokassa 1er.
Il établit un régime autoritaire et se rapproche du Général Kadhafi .
Puis celui-ci est renversé par le général André Kolingba .
Mais le général est a son tour renversé par Bozize qui est appuyé par la France .
S’ensuit alors une guerre civile de 2004 a 2007 , qui s’achèvera
par la signature d’accords de paix .
Conjecturalement , les rebelles musulmans , les selekas
reprennent le pouvoir et mettent en place Michel
Djotodia à la présidence .
Le président François Hollande donne son feu vert pour
l’opération Sangaris le 5 décembre 2013. C’est 1600 militaires français envoyés en république de centre Afrique pour
instaurer un climat de paix .
Une de leur mission est de désarmer les ex selekas qui sont
accusés de violence sur la population .
Mais l’opération Sangaris connaît de nombreuses difficultés
liés au climat de guerre
civile . Avec d’un coté l’état illégitime de Djotodia et les ex-seleka
musulmans et de l’autre les opposants au pouvoirs et les milices chrétiennes
anti-balaka qui s’arment pour se défendre des ex-seleka. .
Joint par téléphone, un militaire du 8ème RPIMa de
Castres engagé en Centrafrique s’est confié depuis Bangui à «La Dépêche du Midi», sous le
sceau de l’anonymat. Selon lui, l’opération Sangaris, menée par la France pour rétablir la
sécurité dans ce pays, est «explosive.»
Cela
fait maintenant un mois que vous êtes engagé en Centrafrique. Comment cela se
passe-t-il?
Tout
d’abord, le décès d’Antoine (Le Quinio) et de Nicolas Vokaer, survenu lors
d’une intervention nous a beaucoup touchés même si ce risque, nous le savons,
et ils le savaient, fait partie de notre travail. Malheureusement, ils ne
rentreront pas avec nous. Sinon, la situation est compliquée, pour ne pas dire
explosive. Nous sommes là pour rétablir la sécurité mais nous voyons bien que
nous ne sommes pas assez nombreux pour faire face (NDLR : 1 600 soldats
français), pour désarmer les différents groupes armés et empêcher les
affrontements entre ces groupes, notamment entre les chrétiens et les
musulmans.
Le
désarmement des groupes armés sera-t -il bientôt terminé ?
Non !
Loin de là ! Pour l’instant on a vraiment ralenti, pour ne pas dire stoppé ce
travail. Ces groupes cachent leurs armes et se fondent dans la population. Ils
sortent pour piller et tuer la nuit. Et, lorsque ça se produit, nous ne sommes
pas là pour empêcher ces tueries. Les soldats de la Mission internationale de
soutien à la Centrafrique
(Misca) non plus. Et puis, on nous a dit qu’il valait mieux laisser des armes
pour ne pas que des communautés se retrouvent désarmées face à d’autres qui le
sont toujours. À Bangui, le calme est loin d’être rétabli. Tous les jours, il y
a des affrontements meurtriers au sein de la population et on sent que ça peut
à tout moment péter dans un quartier ou dans un autre, qu’il peut y avoir des
lynchages et même des massacres. La situation n’est pas vraiment sous contrôle
comme certains veulent le faire croire. D’ailleurs, au début de l’intervention,
nos chefs pensaient que l’on serait plus vite déployé dans le reste du pays.
Et, vous voyez, on est toujours là.
Pensez-vous
que pour l’heure votre mission soit une réussite ?
Pas
du tout. C’est la confusion la plus complète. On est là pour soi-disant
rétablir la stabilité, mais on a laissé au pouvoir le président Djotodia et sa
garde rapprochée et beaucoup ne le comprennent pas. Musulmans (Seleka) et
chrétiens (anti-Balaka) nous reprochent de ne pas les aider, d’être des
colonialistes. Ça devient une guerre de religion entre eux et on sent qu’une
escalade de la violence est très possible. Parfois nous sommes pris à partie,
insultés dans la rue. C’est vraiment compliqué pour nous et je ne sais pas
comment les choses vont pouvoir s’améliorer dans ces conditions.
Les
Banguissois sont-ils vraiment toujours nombreux à fuir la ville ?
Chaque
jour, il y a davantage de réfugiés autour de l’aéroport, une zone que nous
avons de plus en plus de mal à sécuriser. Entre cet endroit, l’ambassade et
certains quartiers, nous ne pouvons pas être partout. C’est décevant mais c’est
comme ça. On est nombreux, parmi les militaires, à espérer des renforts pour mener
une action bien réelle et comprise par la population. Là, on sent comme un
flottement et ce n’est pas bon pour notre image, celle de la France.
Recueilli par Guillaume Atchouel
Antony Souliers , Hugo Latapie .
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