Voici donc les jeunes dans le monde d'aujourd'hui, à travers 7 étapes qui rythment le passage à l'âge adulte : se trouver, s'insérer, s'émanciper, s'engager, s'évader, et s'aimer.
Ce passage n'est jamais bien évident, surtout dans notre situation socio-économique. En effet, il implique une découverte de soi et du monde qui nous entoure afin de pouvoir s'intégrer pleinement dans la société.
Partout, les mentalités ne cessent d'évoluer, en 2013, les jeunes ne se construisent plus comme avant.
Alors, que pensent-ils ? Quel-est leur avenir ? Quelle est leur relation au monde ? A la société ? A leurs amours ?
Que garde-t-on de ses rêves d'enfant à l'âge où l'on construit son projet professionnel ?
A l'âge où les rêves font partie de la vie réelle, les enfants désirent devenir astronaute, superhéros, écrivain, chanteur.. Des souhaits souvent impossibles à réaliser qui se transforment en grandissant en métiers plus plausibles, "de l'imaginaire à la réalité". Ces passions sont refoulées, mises de côté provisoirement, car comme le précise l'article "la perspective de se réorienter plus tard est désormais ancrée dans les mentalités".
Lorsque l'on est lycéen ou même collégien, nous devons nous trouver un projet professionnel accessible, qui nous plaise parmi toutes les possibilités que l'on nous offre. Souvent perdus ("60% reste dans l'incertitude à 15 ans"), et face à de nombreuses désillusions (conséquences de la vision pessimiste de notre économie pour l'avenir), on nous brandit des taux de chômage aberrant pour les 18-25 ans mais on constate, contrairement à l'opinion commune que pour les plus de 25 ans, la situation s'améliore.
C'est ainsi que pour beaucoup de jeunes, avec les difficultés d'insertion liés à la conjoncture, accumulent parfois un emploi aux études, une formation dans le but de pouvoir subvenir à ses propres besoins - ce phénomène touche plus de 20% des étudiants.
Yoann, ingénieur de 25 ans rappelle : "A la sortie de l'école, tu ne t'insères pas où tu veux, tu t'insères où tu peux."
Ces difficultés sont de trouver un emploi stable, entre CDD et stages. Le mouvement Génération précaire est né en 2005 pour dénoncer l'augmentation considérable du nombre de stage qui sont en réalité des emplois à temps plein et créée l'émergence d'un "sous-salariat". La plupart des entreprises profitent de l'envie des jeunes d'acquérir de l'expérience via les stages pour leur fournir un travail destiné à assurer les tâches d'un salarié permanent, c'est ce que souligne Vincent un des membres.
Des dates rappelées sont rappelées dans l'article, le nombre de stagiaires parmi les étudiants en France est passé de 800000 en 2006 à 1,5 million en 2011.
Toutes ces inquiétudes peuvent amener à une certaine insécurité, un manque de confiance en soi qui empêchent certains à quitter le domicile familial. On parle de cette difficulté sous le nom de phénomène "Tanguy" (ou "syndrome de Peter Pan") car quitter ses parents, c'est d'abord les quitter dans sa tête.
"En 2008 dans l'Union européenne, 20% des femmes et 32% des hommes âgés de 25 à 34 ans vivaient au moins avec un de leurs parents." On peut dégager deux grandes catégories : ceux qui ne sont jamais partis du domicile familial et ceux qui sont partis mais qui reviennent pour toutes sortes de raison telle qu'une rupture amoureuse, le chômage et souvent à cause de difficultés financières à payer le loyer.
Dans la partie "s'engager" on découvre qu'ils ne croient plus dans les hommes politiques, et partent à la recherche de vrais horizons. Les jeunes français ont un nouveau rapport au politique : ils ont une conscience politique mais ne votent pas (les polititiens sont tous les mêmes, il n'y a aucun changement...). Ils se considèrent comme désabuser mais continuent de lutter pour les causes qui leur tiennent à coeur et manifestent leur mécontentement (prenons par exemple ces divers blocus contre la réforme des retraites dans de nombreux lycées, notamment le notre).
Ils s'évadent avec un réel besoin de liberté. L'envie de découvrir le monde est très présente pour beaucoup d'entre eux qui partent en laissant tout derrière eux pour apprendre, au sens le plus large possible : sur eux-même, la culture du pays d'accueil, pour les études avec Erasmus ou d'autres programmes d'échange.. Ils acquièrent un esprit très ouvert et considèrent ces voyages comme des expériences très enrichissantes.
En général on peut considérer que par rapport aux générations précédentes où le passage à l'âge adulte était plus marqué, les jeunes d'aujourd'hui s'aiment avec plus de légèreté, en vivant le temps présent, et placent par ailleurs les relations amicales dans une sphère importante de leur vie amoureuse (demande leur avis, les consultent pour des décisions, etc). Ils appréhendent la durée de la relation amoureuse c'est pourquoi ils ne parlent pas beaucoup du futur ou seulement par des allusions ironiques qui passent par le sous-entendu et l'humour.
Le sociologue français Pierre Bourdieu (1930-2002), nous dirait que le terme "jeunesse" n'est qu'un mot. C'est ainsi que ce décryptage nous permet de ne plus concevoir la population jeune d'aujourd'hui seulement comme un seul bloc "blasé" de tout, se refermant de plus en plus sur elle-même dans cette société individualiste qui est la nôtre, mais qu'il existe plusieurs jeunesses, différentes, curieuses, avec un état d'esprit globalement contraire au préjugés des autres générations.
Par ailleurs, ces jeunes connaissent plusieurs "vies" : vivent plusieurs amours, changent plus souvent de métier qu'avant, connaissent parfois des allers-venues chez leurs parents..
Ils arrivent tant bien que mal à se construire malgré la peur et le pessimisme très présent surtout dans la dernière génération française. Ils ont des meilleurs moyens de s'ouvrir au monde grâce aux nouvelles techniques d'informations et de communications. Ils envisagent d'autres possibilités (se ressourcer en voyage, montrer leur mécontentement par exemple via les réseaux sociaux...) tout en redoutant un futur incertain où la plus grande menace est le chômage.
Leïla Mur
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